Des changements en vue pour les nouveaux arrivants ingénieurs

Upcoming Changes for Newly Landed Engineers Publié le 15 décembre 2017 Par

De nouvelles modalités d’accès à la profession

Pour les immigrants ayant décroché leur diplôme dans un pays non signataire de l’accord de Washington ou autre que la France, l’obtention du permis junior d’ingénieur passe actuellement par la réussite d’examens. L’OIQ a décidé d’opter pour un traitement plus personnalisé des dossiers des candidats. Leur expérience professionnelle sera désormais prise en compte en plus de leur bagage académique. L’OIQ compte multiplier les possibilités afin de combler les potentielles lacunes académiques des nouveaux arrivants : formation universitaire, stage en entreprise, projets supervisés, etc.

Autre volonté de l’OIQ : réduire le délai d’octroi du permis junior qui s’élève présentement à 16 mois. « Nous nous sommes donnés une cible de 8 mois », assure Kathy Baig, présidente de l’OIQ. L’organisation a également pour objectif de faire grimper le taux d’obtention à 75%.

Les nouvelles dispositions devraient être effectives à l’été prochain. Une plateforme sera mise en place pour mieux accompagner les immigrants désirant travailler en tant qu’ingénieurs.

Un assouplissement bienvenu

Ce pas vers une plus grande reconnaissance des acquis et des compétences est bien accueilli par les organismes qui accompagnent les immigrants ingénieurs. « Cette formule est à la fois moins rigide et plus équitable que celle en vigueur », se félicite Fabien Cornu, coordonnateur en charge du projet ingénieur à la Clef pour l’intégration au travail des immigrants (CITIM). « Il s’agit d’une étape indispensable », ajoute Catherine Klein, présidente de l’association Francogénie, qui s’adresse aux diplômés en génie de France et d’ailleurs.

Si le processus d’accord du permis junior d’ingénieur doit gagner en flexibilité, il va devenir plus complexe et incertain.  « À l’heure actuelle, l’outil de la boussole proposé sur le site de l’OIQ permet aux candidats de savoir avec certitude le nombre d’examens qu’elle aura à passer », explique Fabien Cornu. Une fois la nouvelle formule mise en place, elle devra attendre l’examen de son dossier pour être fixée.

D’autres obstacles à surmonter

Ces nouvelles mesures vont-elles suffire à améliorer l’intégration professionnelle des ingénieurs formés à l’étranger ? Rien n’est moins sûr. En effet, le statut de membre de l’OIQ ne suffit pas à décrocher un emploi d’ingénieur. « Le taux de chômage des immigrants reste supérieur à celui du reste de la population », rappelle Catherine Klein. « On aimerait voir les employeurs davantage prêts à donner une chance aux nouveaux arrivants et à dépasser leurs réticences à les embaucher. »

Une fois acceptés par l’OIQ, les ingénieurs ont le statut de junior pour une période allant de 12 à 36 mois. Pendant ce temps-là, ils doivent travailler comme ingénieurs mais sans pouvoir approuver des calculs par exemple. « Souvent, les employeurs veulent des ingénieurs autorisés à accomplir l’ensemble des tâches, tout de suite. Le placement des juniors reste un défi », constate Fabien Cornu, qui indique que l’OIQ est en cours de réflexion au sujet de ce problème.

Rester pragmatique

Pour lui, les nouveautés annoncées par l’OIQ ne doivent pas faire oublier que l’admission au sein de l’ordre ne constitue pas une fin en soi. « Il est important que les nouveaux arrivants ingénieurs comprennent qu’il leur faudra trois à cinq ans pour atteindre leur objectif ».

Un réalisme que partage Catherine Klein. « Ces mesures représentent un pas en avant mais pas une panacée », tempère-t-elle. « Malgré le contexte économique favorable et les départs à la retraite qui libèrent des postes, les ingénieurs formés à l’étranger devraient éviter de se dire que travailler dans leur domaine au Québec sera facile. »

Par Fanny Bourel

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