Retourner au travail après un cancer du sein

Publié le 25 octobre 2017 Par

Au Canada, une personne sur huit développera un cancer du sein au cours de sa vie. C’est le cas de Céline St-Denis, une femme de 54 ans de Montréal. Passionnée du service à la clientèle, elle travaille dans la vente d’électroménagers dans une succursale Breault & Martineau. Jobillico s’est entretenu avec elle pour connaitre son histoire.

Apprendre qu’on a le cancer

cancer du sein travail

« C’était le 24 mars 2016. Après avoir passé une mammographie, j’ai appris qu’une masse cancéreuse se trouvait dans l’un de mes seins », raconte Céline St-Denis. Comme les médecins ne pouvaient lui préciser la gravité de la maladie avant de faire une biopsie, elle garde la nouvelle pour elle et quelques proches, question de ne pas alerter tout son entourage.

Deux mois plus tard, en mai, son médecin l’appelle. « Elle m’a dit qu’elle voulait me voir tout de suite », se souvient Céline. La biopsie révélait un cancer agressif à traiter le plus rapidement possible.

« Je me rappelle quand je l’ai annoncé à mon fils. Un grand gars de 24 ans qui a complètement fondu en larmes. Il m’a pris dans ses bras et m’a dit ‘’M’man, on va passer à travers’’… J’y repense et ça réveille beaucoup d’émotions », confit-elle. Malgré sa nature positive, elle se souvient avoir beaucoup pleuré avec son fils et son conjoint. « On était vraiment sous le choc! »

Outre sa famille, Céline St-Denis devait évidemment mettre au courant son employeur des dix dernières années de son état de santé. « Tout le monde a été très touché au travail. Avant mon départ [en congé de maladie], mes collègues m’ont organisé une soirée et ils m’ont remis une grosse carte avec des messages de soutien. C’était vraiment touchant. Il faut dire que pendant le lock-out, tout le monde s’est beaucoup rapproché. On devait quand même marcher 4 heures par jour ensemble! » Car oui, en plus d’apprendre qu’elle était atteinte du cancer du sein, Céline St-Denis a également vécu le lock-out de Breault & Martineau survenu au printemps 2016.

Sa vie et son emploi en péril

« Quand le magasin est tombé en lock-out, je me suis dit que c’était peut-être la dernière fois que j’y mettais les pieds. Ma vie allait peut-être bientôt se terminer », de confier Céline St-Denis.

Ainsi, dans l’attente de sa biopsie et avec toutes les inquiétudes liées à sa santé, Céline et ses collègues font du piquetage. « C’était pas facile! Pendant ce temps-là, tu perds toutes tes conditions, tu n’as plus d’assurances! Je me demandais ce que j’allais faire monétairement si j’avais à être en arrêt de travail pendant un long moment, explique la vendeuse. C’était un vrai tourbillon! Je ne savais pas ce que ça impliquait [un lock-out]. Je ne pensais jamais vivre ça de ma vie! »

Quand, en mai, elle apprend que son cancer nécessite une intervention d’urgence, Céline l’annonce à son directeur de magasin. Bien qu’il souhaite la soutenir dans cette épreuve, la situation avec le conflit de travail complique les choses. Pareil pour le syndicat qui lui assure être derrière elle dans cette épreuve.

Heureusement, quelques jours avant l’opération de Céline, le conflit est réglé. Les employés peuvent retourner au magasin et les assurances collectives sont de nouveau accessibles. « C’était un grand soulagement! J’avais un gros poids financier en moins sur mes épaules. »

Après son opération, un congé de maladie de 11 mois s’en est suivi. Au début, le chômage et une partie de ses assurances couvraient son salaire. Par la suite, c’est seulement l’assurance santé offerte par son employeur qui a couvert la période durant laquelle elle ne pouvait pas travailler. « Ce n’est pas tout le monde qui a cette chance. Ça m’a beaucoup fait réfléchir », se rappelle la Montréalaise.

La guérison et le retour au travail

Aujourd’hui en rémission, Céline St-Denis est soulagée que son cancer du sein ait été traité à temps. Bien qu’elle doive encore subir quelques traitements pour assurer que la maladie ne revienne pas, sa vie peut reprendre son cours normal.

Mais replonger dans le quotidien représente aussi une grande étape dans le processus de guérison. Celle qui travaillait à temps plein depuis ses 17 ans n’avait jamais pris plus que quelques jours de congé d’affilée. Revenir au travail après près d’un an d’arrêt l’inquiétait beaucoup. Allait-elle être en mesure de reprendre ses tâches? Aurait-elle la même énergie? Serait-elle toujours une aussi bonne vendeuse?

« La semaine avant mon retour, j’étais très nerveuse. J’avais même de la difficulté à dormir! Mais ça s’est très bien passé. J’y suis allée de façon progressive. Un des grands boss de Breault & Martineau m’a même téléphoné pour me souhaiter un bon retour. J’ai beaucoup apprécié. Avec les clients, c’est certain que ce n’est pas toujours facile, mais c’est comme ça, avec le public. Faut s’y faire! Il faut aussi se rappeler que si on était bonne avant la maladie, on l’est encore quand on a guéri », explique Céline.

S’impliquer pour la cause

La Fondation cancer du sein du Québec a été d’une grande aide pour Céline St-Denis. En plus d’être une source riche en informations, la Fondation organise différentes activités pour les femmes atteintes de la maladie, comme des cours de yoga gratuits, et offre même de l’aide financière.

Pour Céline, rien n’arrive pour rien. Elle veut maintenant sensibiliser les femmes sur l’importance de la mammographie et aider celles qui, comme elle, ont eu le cancer. C’est pourquoi elle a fait une demande à la Fondation pour devenir ambassadrice. « La vie m’a envoyé [un cancer]. Il fallait que je fasse de quoi avec ça! Si je peux convaincre une ou deux femmes de l’importance de passer une mammographie dans le dépistage de la maladie, mon objectif sera atteint. »

C’est ainsi que la route de Céline St-Denis se poursuit. Malgré la joie d’être guérie de son cancer, il y a tout de même une petite voix en elle qui lui rappelle que la maladie pourrait revenir. C’est pourquoi, comme tous les survivants du cancer, elle continue d’être suivie par ses médecins. Qu’à cela ne tienne, Céline se concentre sur les aspects de sa vie qu’elle peut contrôler, comme son alimentation et sa forme physique.

La vie continue, et elle compte bien en profiter!

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