Manque de main-d’œuvre dans la restauration : des opportunités pour les immigrants

manque-main-oeuvre-restauration-des-opportunites-immigrants Publié le 8 novembre 2017 Par

Un phénomène durable

La situation actuelle de pénurie s’explique par la conjonction de trois phénomènes : la réduction du taux de chômage, descendu ces derniers mois à son plus bas depuis 40 ans, les changements démographiques marqués par la baisse de 9% du nombre de jeunes d’ici 2021 et l’attrait croissant qu’exerce le Québec auprès des touristes.

Tous les segments de la restauration sont touchés. « Cela concerne aussi bien la restauration rapide que la fine cuisine et les établissements hôteliers », observe Sylvie Baillargeon, chargée de projets en recherche et en analyse au CQRHT.

Devant ce constat et la diminution des bassins traditionnels de recrutement, les restaurateurs se tournent vers les immigrants. Actuellement, les immigrants représentent 19% de la main-d’œuvre du secteur au Québec. Les taux grimpent même à 27% pour les cuisiniers et à 41% pour les chefs, alors que la proportion d’immigrants se situe à 16% chez les serveurs, en moyenne.

Montréal moins concernée

La restauration est-elle pour autant un Eldorado pour les immigrants? Si cette industrie offre de belles perspectives d’emploi, la pénurie n’affecte pas toutes les régions de la même manière.

« C’est à Québec, en Chaudière-Appalaches et en Abitibi-Témiscamingue que la demande est la plus criante », indique Martin Vézina, conseiller en communication et affaires publiques à l’ARQ. Montréal, où 83% des immigrants choisissent d’élire domicile, est moins touchée.

En outre, les besoins se font davantage sentir en cuisine qu’en salle. D’après un sondage réalisé cette année par l’ARQ, les cuisiniers gagnent en moyenne entre 13 et 15,50 dollars de l’heure – entre 18 et 19,50 dollars s’ils sont chefs – alors que les serveurs touchent entre 17 et 19 dollars en incluant les pourboires. Les salaires sont plus élevés dans les établissements qui disposent de conventions collectives, mais 90% de la main-d’œuvre en restauration n’est pas syndiquée. Enfin, à ce jour, la loi n’autorise que les serveurs à recevoir des pourboires, dont le partage à l’ensemble de l’équipe n’est possible qu’avec l’accord de ces derniers.

Avis aux immigrants qui souhaitent percer dans la restauration sans expérience ou formation préalable : de nombreux employeurs sont prêts à former leurs recrues. « Des personnes commencent comme à la plonge et deviennent cuisiniers », dit Sylvie Baillargeon. Pour travailler dans de grands restaurants, une expérience ou un diplôme, même acquis à l’étranger, sera sans doute nécessaire.

Côté conditions de travail, comme partout, travailler dans un restaurant est exigeant sur le plan physique et est parfois stressant. Toutefois, la restauration québécoise se caractérise par une ambiance informelle, loin de l’atmosphère militaire qui peut régner dans certaines cuisines européennes. « L’esprit de camaraderie prédomine, souligne Martin Vézina. Il n’y a pas de hiérarchie rigide ». D’ailleurs, 80% des travailleurs souhaitent continuer dans ce domaine.

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