L’épine dorsale de l’économie canadienne : Les petites et moyennes entreprises

placeholder-jobillico-image Publié le 29 avril 2013 Par

Qu’est-ce que les Canadiens respectent encore davantage que leurs écoles publiques, leurs systèmes juridiques, leurs institutions bancaires et même leurs systèmes de soins de santé? Ils tiennent par-dessus tout à leurs petites entreprises, car elles font rouler l’économie du pays. Selon un sondage d’opinion publique réalisé par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), les Canadiens placent les petites entreprises au deuxième rang de ce qu’il y a de plus important au pays, immédiatement après l’industrie agricole.

Selon Statistique Canada, les petites et moyennes entreprises (PME) comptent moins de 500 employés, mais ensemble, elles emploient 64 pour cent de la population active du Canada. Les PME représentent environ 40 pour cent du produit intérieur brut du Canada, selon Industrie Canada – ce qui signifie qu’à elles seules, elles forment le fondement de la diversité économique du pays. Martine Spence, professeure à l’Université d’Ottawa, confirme ce que la plupart des Canadiens savent déjà : « Sans les PME, notre économie ne serait ni diverse, ni novatrice, ni relativement florissante comme elle l’est actuellement. »

Les PME sont souvent très spécialisées et desservent des créneaux bien précis du marché canadien. Les marchés spécialisés, que ce soit sur le plan régional ou sectoriel, ont peu d’intérêt pour les firmes plus importantes, car les recettes qu’ils génèrent ne seraient pas suffisantes pour couvrir les coûts fixes élevés. En revanche, les petites compagnies peuvent desservir une plus petite clientèle tout en restant rentables, car leurs coûts d’exploitation sont moindres.

« Les produits et les services novateurs proviennent des PME. Elles n’ont pas les mêmes budgets que les grosses entreprises, par conséquent, elles veulent sans cesse se perfectionner dans divers domaines pour rester concurrentielles. Cela s’appelle la dynamique globale de l’innovation », explique Mme Spence.

Davantage de possibilités d’emploi et des expériences variées

Les PME offrent une vaste gamme d’occasions d’emploi aux nouveaux diplômés – un autre avantage par rapport aux grandes entreprises, où le choix de postes au bas de l’échelle est très limité. « Vous pouvez décrocher un poste que vous ne pourriez normalement pas décrocher ailleurs juste après vos études », ajoute Mme Spence.

Au lieu de travailler dans un domaine en particulier comme c’est généralement le cas dans une grande entreprise, les employés d’une PME sont souvent invités à assumer une vaste gamme de fonctions. François Brouard, professeur en commerce à l’Université Carleton, estime que dans une petite entreprise, « un diplômé sera davantage appelé à miser sur ce qu’il a appris pendant ses études ». Les nouveaux diplômés sont plus susceptibles de mettre immédiatement à profit les fruits de leur éducation, précise-t-il.

Madame Spence convient que les plus petites compagnies offrent un milieu plus dynamique aux étudiants. « Je parle à d’anciens étudiants qui me disent que c’est vraiment fantastique pour eux de se voir offrir tant d’occasions à un si jeune âge, dit-elle. Ils s’attaquent à des tâches qu’ils n’imaginaient même pas faire un jour au sein de grandes sociétés. » Les deux professeurs pensent que dans une PME, les nouveaux employés auront plus de chances de prendre des décisions ayant des répercussions sur le déroulement des affaires que ceux qui commencent dans une grande entreprise.

Les employés sont attirés par les PME pour d’innombrables raisons – aussi diverses que la compagnie elle-même – mais certaines tendances se dégagent. Selon un rapport de la FCEI, près de la moitié des employés de PME disent avoir choisi de travailler dans une petite entreprise, car ils appuient sa mission d’affaires. La possibilité d’avoir un horaire souple et l’occasion de contribuer au fonctionnement de l’entreprise faisaient partie des autres attraits. Bon nombre préféraient les petites entreprises, car la bureaucratie y est moins lourde que dans les grandes organisations.

Selon la Banque de développement du Canada, en 2011, 63,7 pour cent des employés du secteur privé travaillaient dans des PME. Les PME existent dans presque toutes les grandes industries, les chercheurs d’emploi sont donc certains de trouver des entreprises qui correspondent à leurs intérêts respectifs.

On trouve des PME partout au Canada, mais elles sont surtout situées dans des villes et dans des zones métropolitaines. Comme on pouvait s’y attendre, la plupart des PME canadiennes sont en Ontario, la province la plus peuplée, suivie par le Québec et la Colombie-Britannique. Il est généralement plus facile pour une PME de s’installer dans une région densément peuplée, car elle peut compter sur une plus nombreuse clientèle.

Comment les PME survivent et deviennent florissantes

Les PME profitent de la proximité physique des entreprises avec lesquelles elles s’associent, explique M. Brouard. Elles sont particulièrement tributaires des partenariats. « Les entreprises créent des partenariats les unes avec les autres pour échanger des services et pour miser sur les compétences qu’elles ne peuvent trouver qu’à l’extérieur de leur propre compagnie », précise Mme Spence.

Selon Mme Spence, les PME sont plus fragiles que les grandes sociétés, car elles ont des ressources limitées et leur marge d’erreur est plus grande. Seulement 51 pour cent des firmes qui ont pénétré le marché en 2005 ont survécu cinq ans, selon Industrie Canada. Ce taux de survie reflète la productivité, l’innovation et l’ingéniosité d’une compagnie, mais également sa capacité de s’adapter aux conditions changeantes du marché.

Pour celles qui s’adaptent, les gains sont élevés. Les firmes les plus rentables, du point de vue du rendement sur les actifs, sont plutôt celles qui emploient cinq à 19 personnes, selon Statistique Canada. En moyenne, ces sociétés ont un rendement de sept à huit pour cent. Par opposition, les firmes comptant 500 employés ou plus ont tendance à enregistrer le rendement le plus bas sur les actifs, et ces chiffres diminuent et chutent sous la moyenne avec un rendement inférieur à 6 pour cent.

Les professionnels et les universitaires sont unanimes pour dire que les entreprises les plus prospères ont une vision claire, une grande capacité d’adaptation et elles savent négocier avec le changement, souligne Mme Spence. Dans ces entreprises, la direction a généralement confiance en l’identité de la société et en son orientation, et elle planifie la croissance bien avant d’en tirer des bénéfices.

Selon le FCEI, la plupart des Canadiens savent qu’il n’est pas facile de se lancer en affaires. Pour M. Brouard et Mme Spence, concilier le sens des affaires avec le sens de l’innovation susceptible de captiver un marché est le plus grand défi qui se pose à un chef d’entreprise.

Par Danielle Klassen
Danielle Klassen est en quatrième année de journalisme à l’Université Carleton.

Pour plus de renseignements, veuillez consulter : cfib-fcei.ca, ic.gc.ca, bdc.ca, magazineoptionscarrieres.com

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