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Mois de l’histoire des femmes : Pleins feux sur Marie-Noëlle Watts

14 mars 2024

Mois de l’histoire des femmes : Pleins feux sur Marie-Noëlle Watts

Mars est le Mois de l’histoire des femmes aux États-Unis, une occasion de souligner les réalisations de nos leaders féminins. Dans cette série, nous présentons trois femmes qui occupent des postes de direction dans notre organisation. Nous espérons que leur expérience vous permettra de mieux apprécier la place qu’occupent les femmes au sein de l’industrie des produits forestiers et ailleurs. 

Rencontrons Marie-Noëlle Watts, directrice générale de l’usine de papier Dolbeau (Québec) de Résolu.

Quel est le parcours qui vous a menée à un poste de direction? 

J’ai toujours été le genre de personne qui relève tous les défis qui se dressent devant elle. C’est pourquoi j’ai choisi d’étudier en génie chimique; je voulais résoudre des problèmes complexes et trouver des solutions bénéfiques pour l’environnement. J’ai commencé ma carrière auprès de Résolu ici à l’usine de papier Dolbeau en 2006, mais l’usine a fermé temporairement trois ans plus tard soit en 2009. Je suis revenue en 2012 pour son redémarrage. C’est à partir de ce moment que je me suis réellement concentrée sur l’aspect production des activités, ce qui m’a amenée à agir comme directrice de la production aux usines de papier Amos et Alma. Je suis finalement revenue à Dolbeau, en août 2021, en tant que directrice générale. 

Qu’est-ce qui vous plaît particulièrement dans cette industrie? 

Quand j’ai terminé de mon baccalauréat en génie chimique, le secteur des pâtes et papiers n’était pas un domaine prisé compte tenu des contraintes du marché. On nous prédisait la fin du papier depuis l’arrivée d’Internet. Pour ma part, j’ai eu la piqûre pour cette industrie un peu par hasard. La routine n’existe pas quand on fait du papier et notre terrain de jeu est vaste dans cette industrie! Chaque journée amène ses nouveaux défis stimulants. Le procédé est tellement réactif, on voit rapidement ce qui fonctionne ou non. Mon travail est hyper gratifiant. Chaque jour, je peux constater le fruit de mon travail et celui de mon équipe. Fabriquer du papier est, selon moi, le procédé le plus intéressant qui existe! J’en tire une grande fierté. 

De quoi êtes-vous la plus fière quand vous pensez à l’établissement ou à l’entreprise?

Toute activité humaine a des effets sur son environnement. Les activités industrielles peuvent également occasionner des risques pour l’humain, p. ex. : blessures, pollution de l’air, bruit, émissions de gaz à effet de serre, etc. La réglementation encadre ces activités pour éliminer ou réduire ces effets. Toutefois, c’est d’abord et avant tout à l’entreprise de se responsabiliser et de trouver des solutions technologiques ou organisationnelles pour éviter, réduire ou compenser ces effets. Chez Résolu, on l’a compris. Je peux témoigner que pour l’organisation, bien que la productivité soit importante, elle ne sera jamais priorisée au détriment de l’objectif zéro accident en santé et sécurité du travail, et en environnement. Aussi, la transparence est une valeur mise de l’avant, tant à l’interne qu’à l’externe, dans tous les dossiers. Pour ma part, je réalise désormais à quel point il est essentiel pour moi que mes valeurs personnelles soient bien alignées avec les valeurs de l’entreprise dans laquelle j’évolue. Il en va de mon sentiment d’engagement.

Qu’attendez-vous des membres de votre équipe? 

Le secteur des pâtes et papiers produit du personnel compétent, motivé et créatif. Les attributs les plus importants sont la fiabilité et le professionnalisme. Il faut que tous les membres du personnel soient engagés dans leur travail pour que l’usine fonctionne bien et que nous puissions donner suite à nos engagements envers nos clients et nos collègues. J’accorde aussi beaucoup d’importance à la collaboration. Quand les gens travaillent ensemble de façon efficace, ils créent un milieu de travail positif pour tout le monde. Enfin, je m’attends à ce que chaque membre de l’équipe soit proactif quand il s’agit de sécurité ou d’environnement. 

Comment vous assurez-vous que votre équipe reste motivée? 

Je crois beaucoup à l’intrapreneuriat. Nous avons toutes et tous besoin de nous réaliser. Pour cela, j’encourage les gens à prendre de l’initiative, à être créatifs et à me proposer des projets ou des implications.  À titre de directrice d’usine, je crois qu’une des meilleures façons de garder une équipe motivée est de l’aider à développer un sentiment d’appartenance et de fierté dans son travail. Aussi, selon moi, le plaisir constitue un bon indicateur de la santé d’une équipe. Nous travaillons très fort dans cette industrie, mais le rire demeure toujours, pour moi, la principale motivation à me lever le matin et à aller travailler.  

Quels défis avez-vous dû relever en tant que femme dans une industrie traditionnellement dominée par les hommes? 

Premièrement, les femmes doivent arrêter de douter et de refuser des promotions parce qu’elles considèrent qu’elles ne correspondent pas à 100 % des exigences. Elles doivent aussi se donner le droit de commettre quelques erreurs et ainsi continuer de parfaire leurs compétences. Par ailleurs, il existe effectivement plusieurs biais de genre dans notre société qui a longtemps été patriarcale. Ainsi, bien que les choses évoluent et s’améliorent, on peut dire que plusieurs comportements inconscients freinent souvent l’ascension des femmes. 

Chaque fois que je me suis jointe à une nouvelle équipe, il a fallu jusqu’à trois mois pour que le personnel (qui avait tendance à être plus surpris que résistant) se rende compte que ce qui m’importait, c’était de faire mon travail et de les aider à faire le leur et que j’étais compétente. À chaque étape, j’accomplissais ma tâche et j’étais jugée uniquement en fonction de mes résultats. 

Quelles sont les personnes qui vous inspirent? Y a-t-il des femmes qui vous ont encadrée pendant votre parcours/carrière?

J’ai grandi sur une ferme de production laitière. L’agriculture est également un secteur traditionnellement dominé par les hommes. Les femmes en font partie intégrante depuis toujours, mais elles travaillaient le plus souvent dans l’ombre. Notre ferme familiale était quelque peu unique dans le secteur, car elle était dirigée majoritairement par des femmes. Mon père était en minorité visible! J’ai été élevée par des femmes fortes, des femmes de cœur, plus grandes que nature, qui avaient toujours des solutions. Des femmes débrouillardes, vaillantes, qui n’avaient peur de rien!  On peut dire que mon sac à dos est bien équipé pour faire face aux défis de l’industrie! 

Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui envisagent de faire carrière au sein de l’industrie des produits forestiers?

Les femmes sont de plus en plus influentes dans l’industrie, ce qui est une bonne nouvelle. Contrairement à ce que certains pourraient penser, c’est un milieu vraiment inclusif qui laisse beaucoup de place aux femmes qui sont débrouillardes et qui veulent apprendre. En fin de compte, le professionnalisme l’emporte sur le genre. Les femmes qui envisagent de faire carrière dans le secteur des produits forestiers – ou dans tout autre domaine manufacturier – doivent foncer, parfaire leurs compétences, développer de bonnes relations et saisir les occasions qui se présentent avec confiance.  

Cause favorite : L’inclusion 

Une de mes sœurs est née avec un handicap physique. J’ai été rapidement confrontée aux obstacles que la différence peut provoquer dans notre société. Il faut favoriser l’égalité, la parité et l’inclusion dans les milieux de travail et dans nos implications sociales.  

Citation: « Quand vous êtescompétents et efficaces et quand vos collègues peuvent compter sur vous, le genre n’a pas d’importance. »