Sortez de votre zone de confort : Emplois d’été et placements coop dans le Nord

placeholder-jobillico-image Publié le 1 février 2012 Par

Lorsque Kevin Robbie a accepté un placement coop de trois mois pendant l’été à Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest, il s’attendait à trouver des températures fraîches et une ville semblable à celle où il est né, Georgetown, en Ontario.

Il n’aurait jamais imaginé nager dans les eaux glacées du Grand lac des Esclaves, rentrer chez lui à pied à 23 h sous un soleil de plomb, ni contempler des aurores boréales.

Robbie, un étudiant en technologie aéronautique au Collège Seneca, a fait son stage obligatoire chez Arctic Sunwest Charters, une compagnie d’aviation. Il y voyait l’occasion de voyager et d’essayer quelque chose de nouveau.

Avec son seul et unique Tim Hortons, son cinéma et aucune autre ville à des milliers à la ronde, Yellowknife est loin de ressembler à Georgetown mais, selon Robbie, c’est la destination parfaite pour ceux qui ont le sens de l’aventure.

« Je le recommande à tous ceux qui veulent avoir de nouvelles expériences et sortir de leur zone de confort – mais ne pensez même pas à un dîner dans un restaurant cinq étoiles ou à vous rendre quelque part en moins d’une heure », précise-t-il.

Pendant son placement dans le Nord, Robbie a non seulement gagné une expérience de travail, mais il a aussi découvert la variété de la faune et de la flore de la région, il s’est fait des amis et a fait partie d’une équipe de baseball. Il dit qu’il y a toujours quelque chose à faire, tant et aussi longtemps qu’on a l’esprit ouvert, et qu’on désire explorer et sortir des sentiers battus.

« Je crois que c’est une expérience formidable pour n’importe qui, même pour les gens qui ont peur, s’exclame Robbie. Dans l’ensemble, j’ai adoré mon séjour dans le Nord. J’y retournerais n’importe quand. »

L’expérience aura peut-être été un tremplin pour Robbie, car il a la possibilité de retourner là-bas après ses études pour devenir pilote. Quoi qu’il en soit, il estime être maintenant mieux préparé à prendre des décisions quant à son avenir.

Dane Pearce-Meijerink, un camarade de Robbie au Collège Seneca, a profité de son placement coop pour travailler chez Northwestern Air Lease Limited, à Fort Smith, dans les Territoires du Nord-Ouest. Il est également très enthousiaste par rapport à ce qu’il a vécu. « Quiconque désirant un jour travailler dans le Nord devrait tenter l’expérience. »

Pearce-Meijerink estime que les trois mois et demi qu’aura duré son stage ont passé vite et lui ont permis de créer des contacts, d’apprendre des techniques de pilotage de brousse et de voyager. Cet étudiant de vingt ans ne s’est pas ennuyé un seul instant, car il y avait beaucoup de travail à faire – il a même perdu 20 livres tant sa vie était active et son emploi du temps bien rempli.

Il a trouvé que ça le changeait agréablement de son rythme de vie étudiant. « Posez votre candidature seulement si vous êtes prêt à travailler d’arrache-pied », affirme-t-il.

Pour Malcolm Gomes, qui a également décidé de faire son stage coop dans les Territoires du Nord-Ouest, le but était de connaître autre chose que l’école de pilotage.

Gomes a eu son premier aperçu du travail de pilote de brousse dans l’Arctique en regardant la populaire série télévisée « Pilote des glaces », alors qu’il était en première année au Collège Seneca. Après avoir vu des pilotes atterrir sur un lac gelé grâce à des techniques de pilotage extrêmes, il a eu envie de vivre une expérience hors des sentiers battus et s’est mis à faire des recherches sur les compagnies d’aviation dans le Nord.

Il y a bien eu le choc culturel en arrivant, mais Gomes, qui en est à sa troisième année d’études, s’est habitué à la vie à Yellowknife, au point où il songe même à retourner dans le Nord une fois son diplôme en poche. « Pour l’instant, je pense y retourner, s’exclame-t-il. Peut-être au Yukon. » Gomes ne sait pas s’il est prêt ou pas à affronter les rigueurs de l’hiver, mais il dit qu’il se rappellera toujours de cette expérience. « Dans quarante ou cinquante ans, j’en parlerai à mes petits-enfants », dit-il.

Lynne McMullen, présidente de l’École d’aviation et de technologie du Collège Seneca dit que les étudiants qui ont l’occasion de travailler dans des compagnies nordiques peuvent explorer le monde loin de chez eux, élargir leurs horizons et jeter les bases de leur avenir.

Mme McMullen estime que les placements d’été sont un atout pour n’importe quel étudiant et que l’expérience acquise dans le Nord attire l’attention d’employeurs éventuels. « À leur place, j’aimerais mieux embaucher quelqu’un qui a de l’expérience et qui connaît la réalité du travail », explique-t-elle. Elle conseille aux étudiants inscrits au programme d’essayer tout ce qui les intéresse. Il faut surtout garder une ouverture d’esprit et acquérir le plus de compétences possible. « L’expérience, aussi infime soit-elle, est ce qui vous structure sur le plan professionnel », ajoute-t-elle.

Selon Mme McMullen, les placements donnent aux étudiants l’occasion de s’épanouir et d’acquérir une expérience pratique, mais c’est aussi une lumière au bout du tunnel après plusieurs années sur les bancs d’école. Quant aux étudiants qui décident de s’aventurer dans le Nord, les sons de cloche ont toujours été bons », dit-elle.

Évidemment, ce ne sont pas tous les programmes qui offrent des placements coop ou des stages aux étudiants, mais ça ne veut pas dire pour autant qu’il faut renoncer à travailler dans le Nord. Emily Pope, étudiante en troisième année de psychologie à l’Université d’Ottawa, a passé l’été à travailler à temps plein comme secouriste à Cambridge Bay, au Nunavut. Elle raconte que c’était la première fois qu’elle voyageait toute seule et qu’elle quittait le nid familial. Elle a posé sa candidature en ligne, sur le site du programme Jeunesse Canada au travail. Elle voulait vivre quelque chose sortant de l’ordinaire.

Alors qu’à travers le hublot apparaissait le petit aéroport où l’avion s’apprêtait à atterrir, Pope s’est soudainement demandé : « Dans quel pétrin me suis-je mise? » Mais ses doutes se sont vite dissipés quand elle s’est immergée dans la culture locale, a assisté à des spectacles de chants de gorge et de danse au son du tambour, et qu’elle a pris le temps d’aller voir les œuvres d’artistes locaux. La jeune femme de 20 ans dit qu’elle a pu échanger avec des amis de longue date et de nouveaux amis sur Facebook, et leur faire un compte rendu vivant des célébrations entourant la venue de baleines dans la baie.

Pope, qui avoue ne pas aimer particulièrement la nature, dit qu’un séjour dans le Nord est une aventure extraordinaire : « Si vous désirez sortir des sentiers battus, c’est l’endroit où aller! » Non seulement son travail de secouriste lui a-t-il vraiment plu, au point où elle compte y retourner l’été prochain, mais elle a aussi trouvé le temps de travailler dans un foyer d’accueil et d’apprendre à tricoter. Elle a également goûter à des mets typiques du Nord – le petit lard de poisson (pas son met préféré), mais également des burgers de bœuf musqué et de la viande de caribou.

Outre le choc des cultures, Pope conseille aux intéressés d’apporter certains produits alimentaires, ce qui leur permettra d’économiser plus tard – et de ne pas oublier de mettre le beurre d’arachides dans la valise, et non dans le bagage à main. Une leçon qu’elle a apprise à la dure.

Par Erin Jackson
Erin Jackson est étudiante en journalisme à l’Université Carleton. Elle participe actuellement à un voyage d’échange aux Pays-Bas.

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